Anne Barbusse

 

Un avril (extrait 3)

 

c’est fait

les branches basses arborent les feuilles

le monde fait une sieste pluvieuse et vaste

nos dires s’agrippent au temps inexistant

que faire sinon

écouter des musiques pures

dans le mauvais élan de nos cœurs floués

 

°

 

parler les plantes les feuilles la terre

parler la montée sûre des plantes sucrées

parler les branches du tilleul des cerisiers du figuier

toutes les flores éparses sur l’humidité

des herbes en eau d’avril

comme lustrale et bénie de

la terre muette

 

°

 

que me dit la terre

tacite souvenance de temps anciens

où les tiges avaient mon langage 

où je prêtais voix à l’efflorescence des bourgeons

où le sens montait des fleurs éparpillées sur le sol

faut-il me souvenir de ces panthéismes concrets

où les feuilles récitaient des cantiques où

la terre me disait des poèmes

 

 





Anne Barbusse a publié des textes dans les revues ArpaLe capital des mots, Sitaudis, Comme en poésie, Terre à ciel, CabaretRecours au poèmeTraction-Brabant et Nouveaux délits. Présente dans les n° 58, 59 et 60 de Lichen.

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