Un avril (extrait 4)
par la fenêtre de ma chambre chaque année
les branches montent plus haut
le vert se balance et emplit
les silences frêles
– horizon bouché de toutes ces frondaisons
comme si le sens était caché
tout à reconstruire
dans la nécessité du verbe démoli
°
deux arbres mêlent leurs branches
où commence l’un où finit l’autre je ne sais
leur réunion ne pose problème
l’un et l’autre enchevêtrés d’espace
– si l’humain pouvait se mêler ainsi
sans question
°
Il arrivera un moment où les feuilles, de leur trop plein, n’allègeront plus l’arbre mais l’alourdiront. Le point de non rupture.
°
la chambre fenêtre ouverte
les notes des oiseaux
l’enfermement mi-ouvert
sur le monde grand – j’ai arraché de l’herbe
je l’ai froissée
dans ma main
et le monde a pris une odeur
Anne Barbusse a publié des textes dans les revues Arpa, Le capital des mots, Sitaudis, Comme en poésie, Terre à ciel, Cabaret, Recours au poème, Traction-Brabant et Nouveaux délits. Présente dans les n° 58, 59, 60 et 61 de Lichen.
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