À Jean-Michel Maulpoix
Les jeunes les premiers,
Ils disaient aimer la nuit,
Mais au fond la fuyaient,
La balafraient de lumières
Et de gueulements incongrus,
Car jamais nul ne brava son inconsolable noirceur.
Et les vieux s’en mêlaient,
Affairés à leur passé.
Ils entendaient posséder la nuit,
L’entraîner dans un charnier de bruits et de lueurs étriqués,
Ultimes excrétions de la fureur du jour.
Ils manipulaient la nuit,
S’en saisissaient comme d’un drap de velours nègre,
D’une étole légère,
Constellée d’étoiles,
Mais jamais nul n’en domina l’épaisseur létale.
Ils accablaient la nuit
Et la nuit avançait,
Son ampleur embrassait la réalité toute entière
Je lui ai emboîté le pas,
Ai grimpé sur le dos
Scellons là un pacte secret, ma nuit
Je fermerai les yeux
Et tu domineras tout
Jusqu’à ce que ne reste que le bleu
Né aux Abymes en Guadeloupe en 1981 où il a grandi jusqu'à l'âge de 12 ans, Andy Davigny a poursuivi des études scientifiques à Paris. Titulaire d'une agrégation de sciences physiques depuis 2006, il enseigne à Paris la physique et la chimie depuis 13 ans. Vivant aujourd'hui à Boulogne-Billancourt, il termine l'écriture de son premier recueil de poésie, intitulé Physiques. Présent dans les n° 39, 40, 41, 45 et 56 de Lichen.
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