Amandin Couché

 

Comment — et pourquoi ? — 

oublier ce musc jamais atteint ? 

 

Ne plus penser 

à ces élans réfrénés 

dans leur quête de plénitude, 

à cette lucidité jamais absente 

qui me prive d’un bonheur quelconque, 

ne m’autorise que de menus plaisirs 

qui pour tout autre seraient banals 

 

mais qui par mon regard, et par le tien, 

complice tout de même, sans doute, 

acquièrent une saveur particulière. 

Provoquer un rire dans ta bouche, 

décider cette sueur qui imprègne tes vêtements, 

voir dans ta vie ma marque, mon influence. 

 

Tout ceci fait que je suis 

encore plein de ta présence, 

moins malheureux que je ne le craignais. 

 

°

 

Deux miniatures

 

Pectoral nocturne

La glace forme sur ma poitrine

Des arabesques

 

*

 

Grâce de craindre

L'envol-émule

Des cieux

 




 

Amandin Couché est né sous un soleil vert, quelque part entre Plzeň et Brno, en 2003. Il se nourrit d'absinthe et de piano, quand ce n'est pas des larmes d'un enfant (Lautréamont). Ce poème est extrait du recueil inédit Dégel 2. Présent dans les n° 56, 57, 65 et 66 de Lichen.

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