Amandin Couché

 

La raison saccagée 

ondoie et fluctue 

comme un ravage limpide. 

 

L’arbalète onctueuse 

renie sa source 

mais en vénère l’idéal. 

 

Pourtant, cette sueur provoquée 

est si douce à mon oreille.                                              

Même maintenant que mes yeux 

deviennent fureur, 

l’image est là qui se blottit. 

Murmure au creux de mon épaule.

 

°

 

L’hideuse pluie sur ma vie ! 

N’y aurait-il plus que mon corps 

qui dérive sans souci 

d’une imparfaite cohésion ?        

Car mes pensées ne sont plus que des météores 

huileux sur un crâne planétaire. 

 

Parmi les ombres se profile 

la vision prophétique et intense 

d’un achèvement primordial, 

d’une dégradation intime et pacifique, 

quoiqu’implacable. 

 

Pénètre appauvri 

dans la rémission qu’on te souhaite, 

ou alors…

que l’extatique partition de l’âme te soit funeste. 

Amen.

 

 

 

 

Amandin Couché est né sous un soleil vert, quelque part entre Plzeň et Brno, en 2003. Il se nourrit d'absinthe et de piano, quand ce n'est pas des larmes d'un enfant (Lautréamont). Ce poème est extrait du recueil inédit Dégel 1Présent dans le n° 56 de Lichen.

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