Les cigales peignent
ce que les grenouilles taisent
juste après un hiver
qui les a vu pleuvoir et tomber
sur un sol aussi assoiffé
que celui d’un investisseur
caché dans sa propre pénurie
et ces trois avions
dépourvus de guerre
bombardent des pinceaux déplumés
n’apportent rien au ciel sans toile
mais réussissent à dissiper
deux pensées séductrices
dans le panoramique d’un observateur
qui ne vend pas le courage
de s’immerger dans son propre regard
Un homme
un océan
chaque matin le même rêve
balayer les nuages afin d'ouvrir le passage aux yeux qui arrivent
après avoir dessiné l'horizon
la continuité des vagues semble être le grand obstacle celui qui ne cède jamais
mais cet homme connaît bien la progression du vent
son balai porte les plumes de migrations innombrables et son ombre
révèle le stoïcisme de ses eaux à tel point que son regard coule
dans le mouvement de ses bras
il balaie
il continue de balayer car il s'est décidé à se vouer à la mer
là où il exalte l'utopie de ses larmes
Alvaro Morales-Trelles, chilien installé dans le Lot-et-Garonne depuis 2016, écrit de la poésie et de la musique, ses deux passions. Il travaille actuiellement sur sur mon 3e recueil de poésie intitulé Homo Sonoris Causa. C'est sa première apparition dans Lichen.
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