Alix Ricau

 

06. 03. 22

 

Il n’y a qu’une chose que je puisse faire dans les trains c’est fixer le décor

qui coule

dehors

qui absorbe la musique les voix au téléphone

les emboîtements des immeubles dans les périphéries tristes

les contours mous des champs des collines

au sein desquels s’écrivent les histoires

du temps gratuit qui ne compte pas 

à l’abri dans la lumière plate

tout ce qu’on a enterré derrière ces arbres

dans le brouillard

personne ne le découvrira jamais 

 

les merles tachent l’horizon gris 

remplissent les boîtes au trésor

glissent sur les vitres

sur les maisons vides

quand le jour

s’endort

 

°

 

il n’y a pas de mystère entre nous

 

je ne rêve jamais plus loin que tes paumes 

ou peut-être parfois

jusqu’au bas de ton cou

 






Alix Ricau vit à Berlin où elle écrit une thèse en littérature comparée. Après des études d'histoire de l'art et de lettres modernes, elle s'est spécialisée en culture médiatique, en écocritique et en études animales. Elle a écrit pour plusieurs journaux, magazines et revues académiques et elle travaille actuellement à son premier recueil de poésie. Présente dans le n° 84 de Lichen

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