L’île
Tape sur le bois et raconte-moi des histoires de soleil. Je t’écouterai. Jusqu’au bout. Je ferai du feu la nuit, et l’eau, parfois, frôlera tes pieds. À la lueur des flammes on chantera comme des bêtes, comme des loups, comme des ours, comme des baleines. Tu verras. On encrera nos empreintes dans le sable froid, on finira par les effacer pour se retrouver.
Seuls. Enfin.
Puis un jour, les oiseaux nous parleront. Tu verras comme c’est beau, un oiseau qui parle. On cassera les fruits pour leur lait, et on s’embrassera la bouche blanche.
Tape sur le bois et raconte-moi des histoires d’amour. Je t’écouterai.
Pour toujours.
Pour toujours.
°
Un point
Un point, c’est tout. Un point au milieu du grand canyon de la vie qui dessine un chemin abstrait. Qui tourbillonne frénétiquement autour du but ultime d’amour, sans jamais l’atteindre. Qui trace une ligne d’autoroute infinie en attendant de pouvoir enfin se reposer. Un point au milieu de rien, au milieu de tous ces autres points qui frétillent, qui pétillent bruyamment, qui n’ont rien, eux non plus, qu’une autre goutte d’encre séchée en tête, que cette idée incessante de pouvoir un jour se relier. Un point c’est tout.
°
Je me retrouve seule dans cette case sans lumière.
Je rêve de tunnels.
Bruxelloise de 28 ans, Alice Maës écrit et décrit depuis que son monde est monde. Son recueil inédit Bise & Bourrasques (dont ces textes sont extraits) fait référence aux vents qui nous animent tous, à leur tendresse et leur violence. C'est sa première apparition dans Lichen.
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