Un soir de janvier sur l’A10
Au détour des ombres du couchant
Le crépuscule chassa de son lit de nuages
Un long corps assoupi
Qui n’était qu’un contour fin
Dessiné au fusain.
Ses membres fils de fer
Se déployèrent dans l’air
Ses doigts
Fils de soie
Brodèrent des ourlets
Entre les éoliennes ensommeillées.
En couturier malhabile,
Le filin filiforme à peine éveillé
Ficela les lumières de la ville
Avec les files embrasées du trafic
Puis débobina son chemin dans la nuit.
Une ténue nuée d’étourneaux
Esquissait une estampe
Dans le ciel aquarelle
Où se diluaient sans accroc
Les derniers lambeaux de couleurs.
C’est ainsi que la permanence
Des couchers de soleil
Demeure une immanente nécessité.
Alba del Mar a une âme de nomade et la littérature au cœur. Elle vit actuellement au Congo et appartient au cercle littéraire des Têtes brûlées. Présente (sous le nom de Marianne Duriez) dans les n° 81, 82 et 83 de Lichen.
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