Inégale
Je ne suis pas
faite pour ça. Je ne sais pas me battre. Je n'ai pas les épaules. Je n'ai pas
la force. Je n'ai pas su dire. Je n'ai pas supplié. Je n'ai pas su fuir. Je ne
sais pas mettre la distance. Je ne sais pas courir. Je n'ai pas ton allonge. Je
ne sais pas porter les armes.
Au lieu de ça,
j'ai des larmes à ne plus savoir qu'en faire. Je ne sais où les mettre, je n'ai
pas assez de place.
Au lieu de ça, j'ai un grand trou dans le ventre. J'ai reçu un genre de boulet de canon. Tranchée vive la béance qui pleure. Une âme damnée de poilu mais la guerre est finie. 14-18 mois, pas plus. D'ailleurs, il n'y a pas eu de guerre. Mais un grand champ de bataille après toi. Il reste juste un vide qui dévore. Rien que le vide, à la place du nombril. Et deux mains, vides aussi.
Au lieu de ça, j'ai un grand trou dans le ventre. J'ai reçu un genre de boulet de canon. Tranchée vive la béance qui pleure. Une âme damnée de poilu mais la guerre est finie. 14-18 mois, pas plus. D'ailleurs, il n'y a pas eu de guerre. Mais un grand champ de bataille après toi. Il reste juste un vide qui dévore. Rien que le vide, à la place du nombril. Et deux mains, vides aussi.
Née à la poésie il y a
longtemps, Perle Vallens y est revenue il y a peu, en privé. Ce n'est qu'à l'automne dernier (on pourrait dire
l'automne de sa vie) qu’elle a commencé à rendre certains textes publics, ici
ou là, à écrire des nouvelles régulièrement, notamment pour des appels à texte,
ainsi que de la poésie, classique ou en vers libres. Présente dans les n°
17 et 22 de Lichen.
C'est beau et sans manière... Simplement beau.
RépondreSupprimerMerci
RépondreSupprimerVotre sobriété puissamment pathétique me touche beaucoup.
RépondreSupprimerUn émoi en soi.
RépondreSupprimerTrès beau texte, sensible et touchant.
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