L’Atelier


Les textes obtenus avec les mots donnés

Ce mois-ci, six lichénien(ne)s ont participé à l'exercice... Qu'ils en soient chaleureusement remerciés ! (G. de P.)

Mortelle randonnée
Il tintinnabulait sévère des castagnettes le Pinuche, tous les folklores espagnols à lui seul ! Quelle mélopée Blême, plus déhiscent que la déhiscence même, il ne retenait plus les vannes, pissant et pleurant des flots sur le pavé du quai d'Ostende ! Du Brel ! En plus freudien.
Il se berçait dans un hamac fixé aux feuillages d'un arbousier et d'une futaille quand son Infinitude l'Incongru de la Congruence, j'ai nommé Béru, le fit sursauter en lui annonçant un héritage. Quiconque a sursauté dans un hamac voit la scène. Encore ensommeillé, la perle du Quai des Orfèvres cherchait ses lunettes à tâtonsarguant que le respect de la sieste restait la qualité qui paramétrait au mieux le gentleman.
— T'as hérité hé ! Pic épeiche, mais faut qu'on va en Bedgicle pour que tu palpes l'oseille!
— Hérité, hérité, tu fais dans l'épanadiplose toi, corbeau zébré!
— Qu'est-ce que tu me lacères les pattes d'oie, avec ton vocabulaire de rotin. (Il veut sans doute dire de rupin). T'as pris un coup sur la cafetière, regarde le cookie qui te pousse sur la tête, un vrai paquebot !
Sans cesser leur sempiternel échange de mots doux, armés d'une bouteille de whisky et d'un bon xérès (Pour voyager faut se feutrer la panse, dit le Béru), les v'la sur les trottoirs du port belge dans le chaos des déchargements à chercher un yacht nommé les « Auréoles du Plaisir ».
C'est à bord que le Pinaud se prit la folle chocotte. Un type un rien farouche, en armure, grimpé sur un chevamadécasse, gardait la barcasse. La mort ombrait pernicieusement son regard !
(Éric Cuissard)

Incongru Madécasse
... Incongru Madécasse ensommeillé de paquebots en yachts, de flots perle en trottoirs, de pavé en feuillages, armures déhiscentes, de hamac à sieste en rotin d’héritage,
à cheval quelquefois, ses corbeau, pic épeiche en farouches auréoles tintinnabulant sur le sempiternel quai d’Ostende, il zébrait à plaisir d’un chaos de xérès ou whisky de folklore la mélopée des infinitudes. 
Puis à tâtons, berçant de castagnettes folles sa futaille de cookies ombrée aux arbousiers mortels, il sursautait tout blême sous la non-déhiscence de ses freudiennes pattes d’oie.
Sans qualité, sans arguer, feutrer ni lacérer, il restait là – comme pour retenir une certaine congruence, paramétrer son épanadiplose d’incongru Madécasse...
(Clément G.S.)

Je me souviens
Je me souviens d’Ostende, de ses lumières ensommeillées, blêmes où les trottoirs sans pavés puaient le whisky de qualité et le très vieux xérès, et des futailles entassées aux auréoles vineuses.
Je me souviens au bout de la patte d’oie, du feuillage aux boutons déhiscents qui zébraient au loin les quais, des pics épeiche se régalant de maigres morceaux de cookies, miettes d’un héritage du dernier yacht.
Je me souviens des corbeaux oui, je m’en souviens, épanadiplose folle, freudienne, sous forme de congruence incongrue, qui lacéraient le chaos des poubelles sous l’infinitude des armures  de paquebots.
Je me souviens de cette mélopée madécasse sempiternelle qui berçait et feutrait mes lèvres, si douce à retenir, parlant de la déhiscence des fruits de l’arbousier, de ce folklore ombré de castagnettes anciennes qui tintinnabulaient.
Je me souviens d’avoir sursauté au galop du cheval farouche de mes rêves et d’être restée au fond du hamac devant les flots argentés ou perle pour le simple plaisir d’une sieste.
Je me souviens d’avoir voulu arguer et paramétrer cette envie mortelle de voyage, de m’être réveillée en sursaut de mon fauteuil en rotin, en cherchant mes lunettes à tâtons, tombées près du catalogue de voyages... 
(Sophie Marie Van der Pas)

Comme à Honolulu
Ça s'est mis à tintinabuler. Encore tout ensommeillé au sortir d'une sieste, je devais ressembler à un pic épeiche et c'est à tatons que j'ai giclé du hamac, raide comme une armure. J'ai dû en urgence ombrer mes paupières et me servir un jus d'arbousier. C'était pas des yeux que j'avais mais des auréoles, un vrai plaisir... Les guiboles en rotin, la tête dans l'feuillage, j'me croyais à quai, mais j'étais encore à cheval sur un paquebot...
Je devais écrire un texte pour l'atelier du don de mots, et comme d'hab' une infinitude de bonnes raisons pour tutoyer l'urgence... Il fallait vraiment que j'm'y colle !
Je n'allais pas rester sur le pavé tout de même ! Bon, j'allais me chercher un cookie à la cuisine et, passant devant la fenêtre du balcon, j'observais une patte d'oie qui me faisait coucou depuis les trottoirs. Je devais avoir encore tellement de whisky dans le citron depuis la veille que, sur le coup, j'ai trouvé la chose normale, sans même sursauter. J'étais rentré noir comme un corbeau à quatre plombes du mat' aussi...
Et ça continuait de tintinabuler. Putain ! L'interphone quand t'as la tronche dans l'cul c'est chaos mortel, y'a mieux comme mélopée ! J'avais déjà l'envie folle de lacérer le premier incongru que je trouverais derrière la porte. Que j'ai fini par trouver. J'parle de la porte.
J'ai ouvert, et là, devine ! À ton avis qui c'était ? J'te l'donne en mille, Émile ! Vas-y cherche, fais-toi paramétrer les neurones ! T'a toujours pas deviné? Tu vas être blême quand tu sauras mon lapinou. Ah j'te jure y'a des jours que je ne souhaite à personne en héritage. Bon j'vois que t'es pas à flots pour les devinettes !
Eh bien c'était le Frédo ! Ouais, le Frédo, et pas tout seul encore. J'aurai aimé que tu mates le tableau, j'suis sûr qu'un analyste freudien [même porté sur la futaille], n'aurait pas manqué de retenir la congruence dans son aspect, de la horde qui piétinait mon huis. Au final la horde pénétra, se répandit louant déjà la qualité du bivouac... La dernière fois que je l'avais vu le Fredo, il était censé partir travailler sur un yacht à Ostende, une histoire de pêche à la perle... Tu parles ! En fait, il était à la Bourboule, une saison comme barman dans une ville thermale, j'te jure, connaissant l'animal, y'a de quoi s'les mordre ! Un sempiternel enjoliveur le Frédo !
Il a fait les présentations, enfin, à sa manière ! Je sentais qu'il y avait une couille dans le paté, mais je laissai venir...
— J'te présente « Pisse Trois Gouttes » qu'il m'a fait , on a bossé ensemble.
J'lui ai dit « Salut ! » et lui m'a répondu que vrai son nom c'est Gérard Chalon. Après, la fille a fini par sortir de la salle de bain, à vrai dire pas vraiment une fille... les castagnettes au grand air et le regard farouche, la madécasse. Pisse Trois Gouttes (je l'ai su après) l'avait ramassé dans un show de transformistes à Clermont-Ferrand, ville au folklore de qualité comme chacun le sait ; mais ce qu'il fallait retenir, c'est que l'oiseau avait largué femme, enfants, pension alimentaire. Il était un peu en délicatesse avec un juge d'application des peines... Mais Frédo à tenu à me rassurer : ils ne resteraient « que quelques jours , le temps de se retourner »... Inutile d'arguer quoi que ce soit, ni de me bercer d'illusions ; j'allais me faire zébrer dans les grandes largeurs, pas de quoi faire une crise d'épanadiplose non plus. Bon, histoire de nous feutrer les amygdales, j'suis allé chercher une bouteille de Xérés, on en avait tous besoin ! Moi surtout, parce qu'il me restait à placer « déhiscent » et « déhiscence » dans ce putain de texte !
(Paul Polaire)

À tâtons sur les quais d’Ostende
Blême, ensommeillé
J’accompagne
La mélopée des flots
De mes folles castagnettes.

Je me berce
D’un verre de whisky
Ou peut-être de xérès
Je ne sais plus.

Un corbeau 
Aux pattes d’oies
Cookie au bec
S’approche d’un pas feutré.

Ce qui me ferait plaisir ?
Une sieste dans un fauteuil en rotin.
Mais je ne peux 
Que sursauter.

Ce sempiternel flic à cheval
Est revenu.
Dans les feuillages
Scintille son armure de perles.
(Gaëlle Moneuze)

D’Ostende à la côte madécasse
Héritage freudien sûrement, aucun quai ne me retient
Je sursaute à la sempiternelle mélopée de l’infinitude, au folklore des castagnettes, au pic épeiche qui lacère le feuillage… chaque bruit m’est plaisir et c’est celui des flots qui me rend folle.
Que mon hamac soit bercé sur un paquebot, un yacht ou un cargo chargé de fruits déhiscents, d’arbousiers ou de futailleswhisky et xérès à portée de main dans un panier de rotin, la sieste reste mon armure ensommeillée. J’ombre ainsi les souvenirs incongrus qui me rappellent le pavé, les trottoirs, la qualité de la congruence qui est paramétrée et pour laquelle chacun argue (ça c’est mortel !).
Les perles qui tintinnabulent au-dessus de ma tête, une odeur de cookie, m’éveillent alors que je chevauchais, blême, un farouche cheval, accompagnée d’un corbeau. À tâtons, dans le chaos de la coursive, mes pieds nus feutrant le son de mon mouvement, je trouve le miroir. Des auréoles zèbrent mon reflet, effacent mes pattes d’oie. Est-ce la déhiscence ? — Déhiscence ? Déhiscence ! Est ce que j’ai une gueule d’épanadiplose ?
(Anaïk Simon)

Encore un abécédaire
L'arbousier argüera que l'armure avait des auréoles, mais pour bercer la blême castagnette, rien de mieux que le chaos d'un cheval, ou la congruence d'un cookie grignoté par un corbeau déhiscent et tout ensommeillé.
Et tandis qu'une épanadiplose farouche, cachée sous un feuillage, feutrait les flots d'un folklore fou (et néanmoins freudien) dans la futaille,  le hamac en héritage incongru gisait  dans l'infinitude lacérée d'une madécasse mélopée mortelle.
Ombrera Ostende un paquebot paramétré en patte d'oie pavée de perles, laissant le pic épeiche du plaisir à quai, si la qualité reste et retient le rotin sempiternel d'une sieste qui, à tâtons, tintinnabule sur les trottoirs, ayant bu trop de whisky et de xérès sur le yacht de l'autre zébré (dont je tairai le nom).
(Guillemet de Päranthez)


4 commentaires:

  1. sophie marie Van der pas30 novembre 2017 à 18:20

    j'avoue que le effluves de xérès et de whisky, nous ont inspirés!! les textes sont superbes!!

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  2. Ah, l'Atelier ! ma pièce préférée.
    Et ses joyeux chaudrons fumant le bouillon de culture oulipique...
    Merci d'y fédérer, cher G.D P.

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  3. Wow ! Me voilà toute tintinnabulée par cette superbe palette poétique ! Bravooo !

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