Les textes obtenus
avec les mots donnés
Ce mois-ci, huit
lichénien(ne)s m'ont rejoint pour participer à l'exercice Je les en remercie vivement
! (G. de P.)
(sans titre)
Transfiguré dans la dgħajsa salvatrice, le chien Guilloux en redingote esquissa éperdument
des brouillons de questions fractales vers l’assassine infante en résille qui
se détournait, malgré sa fringale, du plâtras de melons et cynorrhodons épamprés. Encline aux joies palimpsestes de l’université,
elle dégobilla en aiguillons sur les étoupes un apophtegme
qui fit Prout !, geyser mal jugulé... Et déjà pourtant, dans
la barque-malaise, main dans la
main puis souquant sur les lames vers un autel d’orées, comme ils
s’y croyaient !
(Clément G. S.)
Béru à la fac !
Pour se rendre à l'université Louis Guilloux, il
avait mis un chapeau melon et une redingote. C'est
dire s'il était fier, le Béru, de pénétrer un lieu de savoir. Même si c'était
pour une enquête.
La gravosse avait
tenu à l'accompagner. Elle s'était affublée d'une mantille et de bas résilles.
On aurait dit l'infante d'Espagne et le prince de Galles version
Botero vus dans un miroir grossissant, les deux là, main dans la main, transfigurés à
l'approche de l'autel de la connaissance, éperdument en joie
!
L'inspecteur devait
poser quelques questions au doyen à propos d'un chien qui
s'était fait épamprer les apophtegmes dans une dghajsa servant
au trafic de cynorrhodon.
L'assassin avait
usé d'une lame ou d'un aiguillon. Le doyen présent
dans la barque avait tenté de juguler l'hémorragie avec de l'étoupe, mais
balpeau !
À la vue des photos du
crime, Madame Béru fut prise d'une vieille envie de dégobiller qu'elle
tenta de détourner mais t'as qu'à croire, t'as
beau souquer en arrière, ça te sort comme un geyser par
toutes les orées en fractales salvatrices.
Un platras lie
de vin égayait maintenant les brouillons du professeur en
joyeux palimpseste.
En esquisse d'excuses
la daronne bredouilla qu'elle n'était pas encline à ça et elle
lâcha un gros prout qui ébranla les fondations de la faculté.
« Bon, si t'as
fini avec monsieur, on dégage » dit-elle, « J'aurai comme une
petite fringale, moi ! »
(Éric Cuissard)
La lame à l’œil
C’était un professeur d’université
Dont l’attention s’était détournée
Un instant seulement détournée
De la question des dgħajsa,
Ces bateaux-taxis Malais
Dont il étudiait l’histoire
Depuis maintenant la nuit des temps.
Un nouveau monde
Avait jailli devant ses yeux comme un geyser
Et lui, si peu enclin à la joie,
Se satisfaisant des bribes d’une vie triste et sale,
Des plâtras d’un bonheur de
jeunesse lointaine,
Avait été transfiguré par la
découverte
D’une danse palimpseste et salvatrice : le tango argentin.
Il avait abandonné dans son bureau
Les brouillons de publications
internationales
Les invitations aux séminaires, colloques et autres autels académiques
Prout ! Il pourrait bien y
revenir plus tard,
Et laissait s’exprimer cette nouvelle fringale
De rouge et de noir
De sacadas et de boleos.
À en croire ses rares
collègues,
Arthur Guilloux était
méconnaissable
Ils s’interrogeaient sur cette passion fractale
Qui semblait le dévorer de l’intérieur
Le faisant rapetisser chaque jour
Mais rayonner davantage
Et que plus rien ne pouvait plus juguler.
Ce soir-là, le professeur,
Vêtu d’une redingote
Et souquant son chapeau melon dans la main droite,
Poussa timidement la porte de la milonga.
La voix de Carlos Gardel tintait, charmeuse, mélancolique.
L’infante était assise, ses
mollets de résille battant la mesure
sur le parquet bien ciré.
Arthur Guilloux en tomba éperdument
amoureux.
Il s’imagina main dans la main
avec elle
Sur les quais bordés de cynorrhodons
Du grand port de La Valette
Et crut repérer l’esquisse
d’une invitation
Dans une mirada ou un cabeceo
Plus tard, il ne sut plus bien dire exactement
Cela n’avait aucune importance, il fit un pas dans sa direction.
La belle le traita comme un chien
:
D’un regard assassin elle le
renvoya sur sa chaise
L’apophtegme était limpide :
Jamais il ne pourrait l’approcher.
Il se sentit piqué d’un million d’aiguillons,
La honte lui fit très mal,
Il dégobilla dans un coin.
(Gaëlle Moneuze)
Les brouillons de
Louis Guilloux
Aux orées
du bois de Guingamp, d'un geste assassin,
peu enclin aux bavardages, le Maître
reprenait le palimpseste, gommant
les brouillons de Louis Guilloux, prêtés par l'université,
pour recréer avec une joie, une fringale salvatrice, la question
essentielle de l'esquisse dans la
vérité de l'auteur. Sur l'autel d'un
apophtegme, le Maître épamprait lentement le manuscrit, en
retirait l'étoupe fine à l'aide d'un
aiguillon qui jugulait le texte sans croire
éperdument que la lame minuscule
ferait jaillir comme un geyser la
vérité fractale qui pourrait détourner et transfigurer le plâtras
des ratures. À ses pieds, le chien venait de dégobiller
sur le tapis sublime décrivant une dghajsa
où reposait l'infante d'Espagne, bas
résille sur ses longues jambes, main dans
la main avec le roi portant redingote, dégustant melon et cynorrhodons. Le chien lâcha un prout retentissant, il fallut souquer
rapidement sa gueule, pour éviter les éclaboussures sur le précieux
document.
(Sophie Marie Van der Pas)
Fringales ordinaires
À l'heure où le sommeil joue des aiguillons
Comme d'un apophtegme
trop connu
Me reviennent les prouts
d'une grand-mère
Qui cachait Guilloux
sous la résille de ses bas
La redingote du
grand-père
Toute de joie et
de main dans la main
Flattait une infante
douteuse
À la lame bien
pendue
Moi, petite déjà, je souquais
une dgħajsa fractale
Comme un geyser
ne croyant plus en rien
Ma dalle épamprait
celle des chiens
Fi du melon ou
du cynorrhodon
Fi des assemblages assassins
Pour juguler au plâtras
Et démêler l'étoupe
de mes questions
Éperdument enclines au palimpseste
Aux orées
salvatrices
Grand-mère voyait l'université
Comme l'esquisse
qui me détournerait d'eux tous
Moi, je transfigurais
mes fringales ordinaires
Sur l'autel des brouillons
Toujours seule à dégobiller
Toujours seule à dégobiller
(Marjorie Tixier)
(sans
titre)
Peu enclin à souquer la dghajsa aux étoupes
épamprées par une lame, Guilloux cheminait sans joie vers l’autel, main dans la main
avec l’infante. Sa redingote salvatrice le détournait d’une fringale de la femme dont les plâtras
au visage, loin de la transfigurer, dégobillaient en geyser sous sa résille.
Vers les orées de l’université, l’infante osa une esquisse à propos des brouillons qu’il tenait éperdument. Il jugula l’aiguillon de la
question en lançant un melon à son chien. Que croyait-elle ?
L’apophtegme assassin était dans le palimpseste :
« La fractale du prout doit tout au cynorrhodon ».
(Ève de Laudec)
« Le cynorrhodon »
(ou gratte-cul) La chronique mensuelle
des anonymes
À l’université,
la question
fractale est éperdument détournée.
On croit
transfigurer les redingotes
avec une esquisse salvatrice,
épamprer
main dans la main pour cultiver le
savoir de demain.
Où est donc passée la magie des palimpsestes ?
Guilloux ! C’est à dégobiller… Avec
votre tignasse d’étoupe et vos faux
airs de libertaire, vous n’êtes qu’un aiguillon
assassin, une fringale de chien, un prout ! Cessez de faire souquer
l’infante, de juguler la joie de la résille avec des plâtras d’apophtegmes.
Enclin aux orées sentimentales, aux brouillons amoureux,
avec toi (tu te
reconnaîtras car je sais que tu adores cette chronique et le melon),
mon cœur est un geyser, une paisible dgħajsa. Notre rencontre est un autel que les tendres lames de ton être farouche magnifient.
Dînons ensemble, veux-tu ?
(Hoda Hili)
Rendez-vous Triq* Louis Guilloux, La Valette
C’était le message téléphonique succinct qui
justifiait ma présence sur l’île. Je
m’étais détourné de mes projets d’université d’été autour de « De
l’utilisation des tissus : de la résille
à la redingote, en passant par le
linge d’autel », pour honorer
cette invitation. Arrivé avec quelques jours d’avance, je louais une dgħajsa et souquais ferme. On aurait pu croire un assassin en fuite ! C’était surtout la seule façon de juguler l’envie de dégobiller du chien qui
avait pris place avec moi dans l’embarcation. Il m’avait suivi depuis le matin
tout à la joie d’une compagnie ;
il batifolait, grignotant des cynorrhodons,
léchant un morceau de melon, lâchant
des « prout ! » Moi
j’en profitais pour épamprer
quelques ceps aux orées des champs,
la lame de mon opinel toujours
prompte à sortir !
De retour au port, une manœuvre hasardeuse
avant l’appontement fit jaillir un geyser
d’écume. Et le capitaine du bateau tint à me montrer comment il plaçait l’étoupe à l’aide d’un aiguillon de sa fabrication. Les jours
qui suivirent une question tournait éperdument dans ma tête : Pourquoi
des brouillons d’esquisses fractales sur un palimpseste
signés par une quelconque infante du
XVIe s’étaient retrouvés dans le plâtras d’une maison sise « Triq Louis Guilloux » ?
La rencontre salvatrice eut enfin
lieu, elle transfigura ma vision du
monde. Mais cela est une autre histoire… Je laisse le lecteur sur sa fringale, et m’en vais main dans la main avec mes compagnons enclins à ériger en devise cet apophtegme « Demain est un autre
jour… ».
(Anaïk Simon) * triq = rue, voie, allée...
Dialogue musclé
— Chien !
— Palimpseste d’université
!
— Cynorrhodon
!
— Redingote
fractale !
— Plâtras de
melon !
— Fringale en résille
!
— Brouillon de question
!
— Esquisse d’étoupe !
— Dégobilleur de geysers !
— Orée d’aiguillon !
— Épampreur
de
lames !
— Juguleuse
d’autels
salvateurs !
— Prout !
Avec une joie
assassine qui les transfigurait, main dans la main, Louis Guilloux et l’infante se traitaient éperdument,
tout en souquant ferme dans leur [barque malaise au nom imprononçable].
— Tu crois quoi ? Que je suis enclin à détourner la conversation ?
(Guillemet de Päranthez)
ça commence bien la rentrée littéraire.....
RépondreSupprimerplaisir immense que cet atelier où tout est bousculé par la place des mots par la créativité et l'imaginaire! un vrai régal!
RépondreSupprimery'a du lourd ....Gaelle Monnenza j'tai vu ,donc innutile de te cacher
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