Les yeux perdus
C'est un fouillis de feuilles
Un entrelacs d'ors et de verts à
profusion
Du tendre au plus profond
Les frondaisons frissonnent au
vent frais
La blondeur frivole de leurs
mèches
Qu'aucun lien ne retient
Éclabousse le ciel qui se mâche
de gris
L'automne pleins feux plein les
mirettes
J'avance
Le corps perclus de cals
Les futaies orangées enserrent
ma douleur
Un petit bloc très dur au ventre
Avec des mugissements de bête
blessée dedans
Mes bottes vagabondent
Écrasent de frêles formes
végétales
Des étoiles à terre des nervures
arrachées
Imprimées au hasard de leur déclinaison
Un pas
À l'endroit un pas à l'envers
J'ai cru entendre au loin
Le brâme d'un cerf de pierre...
Née en banlieue sud de Paris, Dominique
Bergougnoux a fait presque tous
les métiers : visiteuse médicale, hôtesse de l’air, responsable de
communication culturelle, professeur de lettres, documentaliste,
orthophoniste. Mais elle a toujours
écrit, de la poésie surtout, et chanté, souvent — du jazz à la bossa. La
musique des mots comme dénominateur commun. Elle a, en revanche, très peu
publié : À rebrousse-cœur (La
pensée universelle, Poètes du temps présent, 1981), et dans Les cahiers du détour/Silence n° 5
(Acerma, 2000), ainsi que quelques
poèmes récemment publiés par la revue en ligne Le Capital des Mots. Elle poste des poèmes sur sa page Facebook depuis
quelques années et appartient à plusieurs groupes de poésie, dont « Vents
de haïkus ». Présente dans les n° 17, 18, 21 et 22 de Lichen. Ce texte est extrait de son recueil Où sont les pas dansants ? (auto-édition, 2017).
C'est peu dire que cette poésie de la douleur pure, celle qui n'exclut pas les yeux ouverts, me touche au plus profond.
RépondreSupprimeret voilà comment on est saisi par tant d'images avec cette douleur présente! c'est bau!
RépondreSupprimerToujours autant Domi.
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