Un silence posé comme
Rocher en travers du temps
Non pas à contourner
Mais à polir user sculpter
À la semblance des désirs
Pour qu’à la fin des âges
Vienne l’exact moment où
Sous la caresse infinie de l’eau
Et de sa longue patience
Il ne sera plus barrière de
roche dure
Mais caillou pierre fine
Ensemençant les eaux
Emportée par le courant
Dans la clameur retrouvée
Des eaux libres
Vives et joyeuses
°
Dans le vent orange et calme de l’automne
L’arbre
A des frémissements
De muscles sublimes roulant leurs houles
Sous la peau
Fauves sont les feuilles
Prêt à bondir
L’arbre
Entraperçu
Dans le cadre blanc de la fenêtre
Né en 1963, Didier Gambert est spécialiste de
littérature du XVIIIe (thèse soutenue en 2008, publiée en 2012 chez
Champion) et a publié quelques ouvrages dans ce domaine. Il a d’abord pratiqué
l’écriture poétique de manière intermittente, puis de façon très régulière ces
dernières années. Certains de ses textes ont illustré une exposition de
photographies de Bérénice Delvert, intitulée Métaphysique de l’Océan (La
Grange aux arts, Champniers, près d’Angoulême). Ce poème est extrait du recueil
inédit Le Grand Discord. Présent dans les n°s
17, 18, 19 et 20 de Lichen.
J'aime particulièrement l'idée du silence roulé/emporté/libéré par le courant.
RépondreSupprimerDeux poèmes très visuels.
Merci pour votre commentaire. Un silence sans doute qu'une éternité ne pourrait dissiper.
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