Un poème
(in Ce qu’avoue la lisseur des choses ?
)
Départ
Le tacite se tient dans une autre éloquence,
perdu pour l’oreille à force d’énoncés
Il n’est jamais où le suppose qui le suit
mal et, le contraignant, le fait se taire plus
Oh pour combien d’écoute approcher son silence,
et si l’on sait le temps, combien d’éternité,
paroles amaties, pour que luisent les siennes ?
Rêver parmi les mots,
clefs ou entraves,
dans les jours approchés par eux, dont ils nous cernent
Faudra-t-il les
garder, ces chers indivis
au fil double tranchant, assurant les attaches ?
Le tacite est féru d’une justesse longue,
minceur basse menant qui ose et qui s’abstient.
Clément
G. Second écrit depuis
1959 : poèmes (sortes de haïkus qu’il préfère nommer Brefs, sonnets, formes
libres), nouvelles, notes sur la pratique de l’écrit principalement. Plusieurs
recueils en cours ou achevés, dont Porteur
Silence paru aux Éditions Unicité de François Mocaër en 2017 et Encres de songerie, à paraître vers le printemps
2018 chez le même éditeur. Publications dans Le
Capital des Mots, La Cause
Littéraire, Décharge, 17 secondes, Harfang, Lichen, N47, Paysages écrits, Terre
à Ciel, Verso. Réalisations avec
Agnès Delrieu, photographe (revues, blog L’Œil
& L’Encre http://agnesdelrieu.wix.com/loeiletlencre). Proche de toute écriture qui « donne à
lire et à deviner » (Sagesse chinoise), où « Une seule chose compte,
celle qui ne peut être expliquée » (Georges Braque), et qui relève du
constat d’Albert Camus : « L’expression commence où la pensée
finit ». Contact : a1944@hotmail.fr. Présent dans les n°s 2, 3, 6, 7, 8, 9, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 19 et 20 de Lichen.
Tellement juste. Puis-je me permettre un écho ?
RépondreSupprimer"Un silence entre nous tacite et sous-tendu
Reconductible
Une pause méthodique et l’accord plaqué hors
Des arrêts sur images
Poésie de rivage où j’échoue
Ma bouteille à la mer entre le si et la
Une mélodie prégnante
Et le sens de tout ça je ne le connais pas
J’assume, je m’en fous
Mais c’est plus fort que moi
Une pensée soulignée
Pour tout ce qui n’est plus"
Juin 2011
et sera encore...
Supprimervibrant
Supprimermerci Colette
Un écho ? Non non, une résonance, belle, où tout me parle. Merci Colette !
RépondreSupprimerSilence plus fort que les mots?
RépondreSupprimermerci pour cette retenue mouvante du tacite, ancrée dans les mots choisis,
RépondreSupprimerce saisissement du mouvement tacite
"féru d’une justesse longue,
minceur basse menant qui ose et qui s’abstient."
Je retiens moi aussi les deux dernières strophes, superbe Clément !
RépondreSupprimerMerci Marine, votre regard me touche et m'encourage.
SupprimerUn subtile exercice de prononciation mais aussi un travail d'équilibriste sur le fil des mots.
RépondreSupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerC'est à peine si j'ose commenter vos vers, après cette magnifique ode au "tacite". Pour ne pas trop briser ce silence, je me contenterai donc de vous dire que votre texte m'a laissée sans voix!
RépondreSupprimerMerci à chacun de vous qui êtes passés... nos regards et nos mots nous portent mutuellement.
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