47 « réponses à... »


... par Xavier Monloubou


Ainsi qu'il l'avait fait dans le numéro précédent, un poète nouvellement venu dans notre revue (xavier.monloubou@gmail.com), plutôt que d'adresser un commentaire sur la page de chaque auteur, envoie un ensemble de petites notes poétiques, en « réponse » aux textes lus dans le dernier Lichen (n° 31, novembre 2018).

1 - ...à Asteln : « le point zéro pèse dans le pied. friser avec le poète. l’axe sous la peau. se tenir au méridien des mots. traverser un troupeau de moineaux plein de rires. vous laisser bercer en plein vol. »

2 - ...à Dominique Bergougnoux : « comment poindre ailleurs avec la géante. déjà plus loin. accepter l’heureuse réconciliation. l’espérance sans ponctuation. pas un pas de plus. et entendre crisser son nouvel élan. »

3 - ...à Isabelle Bidet : « chagrin et rire s’opposent. mais d’une danse féconde. au silence. d’être parti. le sable reste sans bouger. face à la mer. l’inversée de larmes. »

4. ...à Bénédicte Bonnet : « s’accrocher. à même le crissement et la fêlure. qui subsiste. qui se mouille de songe. pour reprendre sa marche. chercher le vivant. et lui tenir la main. »

5. ...à Marie-Claire Chouard : « tissu de soi. l’absente presque abstraite. s’enrober du silence parfait. le mot sans mot de trop. »

6. ...à Sébastien Cochinard : « elle s’est envolée à temps. portant l’armure de fleurs qui forme ton cœur. »

7. ...à Agnès Cognée : « l’issue de l’homme. cette couvée couvant la fleur. douce. quelque part. dans l’axe au nord. semblant immortel. délié contre l’arbre. »

8. ...à Colette Daviles-Estinès : « armée poète. et élève du silence. joué avec la soudure du sable. à l’écoulée de miroir. »

9. ...à Thierry Delhourme : « l’arbre a perdu son habit de fleurs. mais il veille encore. à la lumière du ciel nu. »

10. ...à Mokhtar El Amraoui : « miroir gardien de l’absence. peau du silence. je ne te résiste plus. »

11. ...à Véronique Elfakir : « comme l’oiseau sur un pied. s’écouter. tenir son point d’appui. tendre le hauban intérieur. porter sa part d’héritage. et partir en voyage. d’un sourire. »

12. ...à Laure Escudier : « grandir dans l’instant qui nous relie. »

13. ...à Roseline Fierens « s’approcher. draper son aile blanche. rivée à la bise. et partir en équipage. soutenir l’autre rivage. »

14. ...à Gertrude : « le implore d’aimer. »

15. ...à Pierre Gondran dit Remoux : « préférer l’esquif. laisser l’éther dans la voile. et neiger l’hiver. »

16. ...à Valentin Gonnet : « et l’élan dans la lumière. vient s’user. le corps en terre. comme la craie. contre la pierre. »

17. ...à Annabelle Gral : « s’appuyer comme un point. aux aguets. entré en prière. le mot. tantôt verbe. tantôt frontière. »

18. ...à Nicolas Jaen : « laisse pousser le chemin. à la lenteur de la rose. à la lenteur du pied. »

19. ...à Antoine Janot : « la pleine lune est recollée. chaque mois. en recueillant sa larme. par quartiers. »

20. ...à Gabriel Kunst : « l’été. déjà arrivé sur l’autre rive. trempé mais heureux. »

21. ...à Marguerite C. : « comme l’oiseau avec la fleur. se poser derrière le mot. et discipliner l’esprit môme. pli de l’âme. »

22. ...à Fabrice Marzuelo : « aligner tendrement tout ce qui est beau. plier le mot amer. ajouter un i. garder le mot aimer. »

23. ...à Adeline Miermont – Giustinati : « l’eau contre la peau. et soutenir le songe bleu. »

24. ...à Benjamin Milazzo : « première discipline de l’ange. poser des repères. beaucoup. là où il n’y en a pas. des heures et des heures. là où il n’y en a pas encore. »

25. ...à Denis Moreau : « le silence tel qu’il est. là. mot à mot. »

26. ...à Marie Natanson : « l’ombre comme la craie du ciel. s’inscrit dans le sol. et tisse à hauteur d’enfant. le nuage contre la pierre. sa rose crisse. et sa tige éclose. »

27. ...à Alain Nouvel : « de bout à bout une autre nuit. le rêve pour répit. »

28. ...à Jean Jacques Nuel : « s’épuiser pour retourner veiller. au sommeil sans saison. au rêve comme maison. »

29. ...à Charles Orlac : « t’assurer gagner la paix. te porter comme un courrier. à définir. que je n’ai pas envie que tu t’éloignes. et que ce n’est pas grossier de le penser. pourras tu entraver mon dos d’un cri joyeux. je resterai avec les chevaux et le bruit du ruisseau alpin. à retenir le nuage qui fait la neige. quand ta main touche mon épaule. le soleil se lève. »

30. ...à Béatrice Pailler : « pousser le trait de la falaise. et le ciel. laisser entrer l’air salé et la pluie. d’un autre monde. »

31. ...à Anne Perrin : « l’océan se plaint. des vagues pour le dire. quelque chose à crier. avec la mouette. »

32. ...à Fréderic Perrot « comme un oiseau. l'aube toujours entre mes bras. et passer ailleurs. »

33. ...à Paul Polaire : « rond et blanc. un bon pas dans le brouillard. avec la pleine lune. »

34. ...à Éric Pouyet : « écrire et photographier. un seul mot. »

35. ...à Léon Pradeau : « la silhouette des anges. et le pleur qui ne gèle pas. »

36. ...à Laurent Prouff : « le rêve étrange de la nuit plus douce. un refrain d’oiseau. entrebailler le matin. »

37. ...à Bénédicte Rabourdin : « l’homme et son reste imparfait. une demi part d’un pas à demi fait. »

38. ...à Emmanuelle Rabu : « l’averse d’une rivière. la lumière d’une clairière. penser ailleurs. »

39. ...à Florentine Rey : « galop et refrains. teindre son bras de soie. marquer l’hémisphère divin. parler l’hiver. »

40. ...à Fréderic Roussel : « trouver l’incroyable satisfaction. enfouie sans lumière. »

41. ...à Raphaël Rouxeville : « de rayure étirée. doucement sur le tatami. un pas en fleurs. pour se déployer. tel un bouquet. »

42. ...à Fabien Sanchez : « painet pain. le goût en bouche. et la peine au bout de la langue. »

43. ...à Nadine Travacca : « le brouillard s’étoffe. livrée de mains. les portes s’alignent. au moment de passer. »

44. ...à Anaïs Varlet : « galoper. main et verbe. en cordée. »

45. ...à Christian Verdier : « artillerie et dorures. évaporer l’arc en ciel. »

+ 2 aux notes de lecture :

1. à Sophie Marie Van der Pas : « son élan accorde l’arbre. tendu dans l’arc. au coude à coude. avec l’archer. mis bout à bout. s’empêtre de peu. au doigt de la fleur. »

2. à Colette Daviles-Estinès : « puiseur face à la mer. ce silence qui rêve d’eau. pour passer la rive détruite. respirer l’air des verticales. les paupières couvertes. d’une couvée de prières. »

2 commentaires: